Oh non! On ne peut pas dire tout ce que l'on vit La nuit dans la stupeur lourde de nos rêves. Et on ne peut pas dire ce que l'on subit Parfois, dans l'horreur de nos tourments, sans trêves. Il faut aussi taire l'horreur du silence Qui souvent pèse sur nous dans le gouffre noir Où, sans plaintes, on endure la souffrance Cruelle qui arrache en nous tous les espoirs.
On ne sait pas quand sera la nuit dernière, Si demain n'est qu'un improbable matin Ou, d'un autre monde, qui sait, la frontière, Et si l'absurde néant est notre destin. Mais si d'un lendemain on perçoit l'aurore Et que le Soleil panse les plaies de la nuit ; Alors on peut oublier, un jour encore, Qu'une fois, au silence on sera tous réduit.