Mes yeux voyageaient, mon corps reposait… Une marionnette que j’étais, isolée Sur mon siège comme suspendue au pantographe Frottant sur la caténaire alignée, Un morceau de moi : un système télégraphe, Annonçant mon arrivée sur le quai.
Les plateaux se découvraient, puis les mamelons Faisaient leurs apparitions, puis disparaissaient Aussi vite que les blocks de canton Qui affichaient leurs verts au T.G.V. Tout me semblait rapide, trop rapide, Les interstices des rails me rendaient ivre.
Alors mes yeux se fermaient, puis s’ouvraient A chaque poste d’aiguillage : le soleil Redonnait la vie sur l’horizon du voyage Un semblant d’arrivée sur mon demi-sommeil. A La Seyne sur Mer : le point d’ancrage, Les Deux Frères m’attendaient, dès le mois de mai.