Et voilà je suis là tout au fond Au fond du gouffre et Vous qui m’avez créé je souffre Au fond de notre précipice Vers la Croix je me hisse Au fond il n’y a plus ni haut ni bas Je suis monté jusqu’à votre corps cloué sur le bois du suppl Et je vous vois à présent face à face Est-ce cela que Vous vouliez O Vous qui m’avez créé Est-ce cela que Vous vouliez, me prendre avec Vous tous les Pour le meilleur et pour le pire Comme l’épouse et l’époux Est-ce cela que Vous vouliez je vois vos yeux qui se voilent Votre visage ruiné par les hommes
Me voici Seigneur Face à face au fond du désespoir Et moi je n’ai que du chagrin à vous dire J’ai oublié les mots d’amour les mots que l’on prononce heur Face à face je vous vois qui avez pris la condition humaine Et Vous n’avez rien à me dire Rien à m’expliquer Aucun discours aucun traité aucune homélie Aucune sagesse La sagesse c’est pour les hommes mais pour Vous l’amour est Vous n’avez rien à me dire Vous êtes là Vous n’avez rien à me dire la souffrance est un mystère Mais Vous êtes là Au fond tout au fond de mon chagrin Vous êtes là Avec du sang qui perle sur vos tempes Et votre bouche entrouverte par où s’exhale en silence la do Tout au fond de mes larmes je vous ai trouvé enfin Et je sais combien il est dur de vous aimer Là, tout au fond On peut toujours aimer quand on est amoureux Il est si doux de vous aimer autant qu’on est heureux Mais là, dans le noir le désespoir Là tout au fond je ne savais pas
Nos frères d’Orient adorent votre gloire Sur les ors de Byzance ô Christ imperator Il est si bon de vous adorer Majesté Le Roi du monde le Seigneur des seigneurs Mais je pleure Et Vous n’avez pas étendu vos bras Vous n’avez pas déployé votre puissance Vous avez les poignets cloués sur le bois d’un gibet Les deux bras tirés en arrière Et moi qui suis devant Vous Je reste là j’ai froid j’ai mal j’ai peur surtout Vous n’avez plus de manteau ni de simple tunique Ni pourpre ni couronne basiliques Pas même le chaud vêtement du père Vous avez les deux bras en arrière Vous ne me consolez pas Vous ne m’avez pas serré dans vos bras Vous êtes là comme un égal Et Vous et moi serrés contre le mal Oh je voudrais tant parfois mourir ../..