Ronde, ton cou de satin clair Hisse d’une colée ta nuque vers le haut : Offrant à mes baisers la colonne de chair Qui se dresse ou replie au gré de mes assauts
Ronde, tes bras forts te protègent Bandent leurs muscles fins contre mon torse lourd : Repoussant affolés l’audacieux arpège Qui monte les allées d’un merveilleux parcours
Ronde, que tu laisses paraître su tu fuis : Eblouissante courbe, et ta révolution Comme un astre qui tourne, et ton jour, et ta nuit Embraseraient mes yeux d’une égale émotion
Longue, tes jambes sous l’ineffable sphère Elèvent mon regard du Nadir au Zénith : Mais il me faut jurer qu’elles semblent sans limites Et ne point voir briller ton étoile polaire
Longue, ta main dessine sur le drap Les signes inconnus de ton consentement Que tu daignes ouvrir à mon entendement Et tout autre que moi ne les comprendrait pas
Longue, tes cheveux répandus sur l’épaule A cette heure ambiguë où mon esprit s’égare : Et je crois aviser des floraisons bizarres Qui viennent s’emmêler aux floraisons des saules
Large, ton front austère et droit Disperse les chimères et m’impose ta loi : Mais je sais incarnées ces fronces hiératiques Et le désir igné de ma déesse antique
Large, ton torse fier m’accorde son asile Où ma tête repose, amoureuse, docile : Et dans la chambre close et l’aube qui s’attarde Je fais une prière à Dieu qui nous regarde
Large, tes hanches recueillent l’ambroisie Quand au creux de l’amphore le Seigneur a choisi De consacrer ton corps, neuvaine maternelle Où s’épanche à l’enfant la vigueur immortelle