Fine, tes doigts, au toucher de la Fée Croisent, décroisent et sur pointes se dressent : Et crissent le ballet des jeunes coryphées Sous l’entrechat des rimes et des mâles adresses
Fine, tes sourcils, comme deux ailes aux yeux Portent ma rêverie au double mont désert Lorsque lassés, tes cils élancés vers les cieux Découvrent assoupis la dune des paupières
Fine, tes lèvres se desserrent et je hume l’haleine Expirant les fragrances où des mots me répondent, Murmurés en silence, et l’on présume à peine Une langue éphémère sous la peau rubiconde
Menue, tes dents pincent la lippe, Abaissant à la hâte une herse d’ivoire Sur la chair amollie, défense dérisoire Emportée par un feu que tes sens émancipent
Menue, l’oreille qu’un souffle chaud effleure, Où se glisse incurvé sous les plis elliptiques Un tourbillon sonore et de sourde musique Bourdonnant à l’entrée de l’intime demeure
Menue, ton sein force l’espace Et ferme l’horizon aux plus fières beautés : Olympe d’harmonie où règne en majesté La douce tyrannie que tu me dédicaces
Etroite, ta taille campe ta noblesse Et garde le mystère des saintes promesses Ecrites sous l’anneau que nous portons au doigt : Ainsi l’amour te cambre et tu m’ouvres ta voie
Etroite, mais je te sais craintive et l’honneur impérieux Si je livrais au monde un secret de ces lieux Où la nature aimante a conçu le plus doux Pour mener au bonheur l’hommage de l’époux
Etroite, ton genou replié sous ma paume Attarde l’intrépide aux portes du royaume : Et du sommet aride où deux versants m’attirent, Je vois à tes remous lequel il faut choisir