Ecoutez la prière au fond de mon cœur J’écris dans la quiétude les heures sont apaisées Tout en haut dans ma demeure sur une table Mon cahier posé parmi les livres les papiers Dehors le ciel est bleu le soleil chauffe à travers la fenêt Une semaine encore et ce sera le printemps O pays que j’aime ô midi Méditerranée Tant de fous et de sages ont foulé cette terre Tant de livres s’y sont ouverts Et ce matin la messe est dite J’écris dans la quiétude en bas l’épouse et les enfants Beurrent la peau nue d’un poulet Chauffent notre marmite L’odeur monte des tubercules frites C’est dimanche le carême est levé
Faut-il que je sois pardonné O Seigneur donnez-moi un peu de votre sagesse Je croyais aimer vraiment l’Eglise Mais je ne l’aimais pas ô malheureux enfant J’aimais le songe que j’avais sur elle J’aimais ce qu’elle avait été Je n’aimais pas ce qu’elle était Comme une épouse qu’on aime quant elle a vingt ans Et qu’on n’aimerait plus quand elle est vieille Et encore l’Eglise pourtant L’Eglise ne vieillit pas L’Eglise est plus jeune que moi Je n’aimais plus ce qu’elle était J’aimais l’Eglise d’autrefois Plus belle peut-être et encore Et encore je ne sais plus Je ne sais pas si l’Eglise était plus belle N’est-elle pas plus douce plus compatissante Et sous les ombres et dans l’humiliation N’est-elle pas plus puissante Apprends à voir à regarder Apprends à aimer Celle d’hier n’était pas ta mère Ta mère c’est aujourd’hui C’est ce peuple d’aujourd’hui C’est comme la France Telle était ma souffrance Que mon amour s’était perdu Dans le rêve la révolte les mots absolus
Seigneur j’ai mal aimé ouvrez-moi vos mystères Ce n’est rien d’être une religion Il y a d’autres religions sur terre D’autres livres contre nos passions Ce n’est pas cela qui importe C’est l’Eglise le peuple de vos enfants C’est le don que Vous avez fait de nous-mêmes Avant de monter jusqu’aux Cieux ../..