Quand vous me saurez mort Quand le poids des années courbera votre échine Quand vous serez assise, j'imagine Près de votre fenêtre et surveillant les jeux Si doux à votre cœur, de vos petits-enfants Ayez en souvenir Cette plaine Si lointaine et gorgée de soleil Où je vous ai aimée Tendrement Vous fermerez les yeux, souriante et silencieuse Pour que personne Ne viole L'intimité de ces moments-là Ayez en souvenir Ce regard brûlant d'amour et qui vous éblouissait en ce tem Mon cœur était le vôtre Quand vous me saurez mort Et que le poids du jour sera lourd à votre cœur Vous ouvrirez vos mains, sans trembler Revoyant tout à coup celles qui les ont tant caressées Vous sourirez peut-être Sera-ce de dépit ou bien de lassitude? Vous oublierez peut-être En écoutant les rires, si doux à votre cœur De vos petits-enfants.