Dans le train qui m’emmène la nuit loin de chez nous A mille kilomètres et sous d’autres climats - comme il m’arrive au moins une fois dans le mois - Semer au lendemain l’espérance partout
J’entends le gling-et-glang de nos chemins de fer Et sonnerie longue effilée en fuseau Qui semble vous héler quand passent les barrières ; Et mon corps étendu sur la couche du haut
Laisse l’âme engourdie bercer dans ma mémoire Un jardin, des fleurs, des jeux, une balançoire, Des murets de calcaire et des enfants heureux Qui tournent farandole autour de tes cheveux : Mon bras s’élève, heurte le plafond noir.