La source s'est tarie Et il n'est point de pluies Qui puissent l'éveiller . La source s'est tarie Et n'y viennent plus boire L'espoir, ni la raison . La source s'est tarie .
La source s'est tarie Et le jardin est mort . Plus de fruit, pas de fleurs . Plus la moindre senteur . Sous le pommier désert Ne poussent que l'ennui Et l'ortie du chagrin .
La source s'est tarie, Et la plaine stérile Étale sans passion Son inutilité .
La vasque ou chantait l’eau Au fil du temps s’effrite, Grain à grain emporté Par le vent des années .
La source s'est tarie . Son silence est mon tout Et son vide m'emplit . La source s'est tarie .
Ma source s'est tarie, Moi, pauvre, harassé, Mes lèvres desséchées Mon coeur tout racorni . Je ne suis plus que soif, A jamais altéré De ma source tarie .