Tu as poussé sur moi les portes de la nuit . Leur grincement lugubre a déchiré mon âme Et depuis à tâtons j’avance dans le noir.
J’avance malgré moi car poussé dans le dos Par le vent des journées qui souffle sans répit.
Mes mains suivent un mur comme unique repère Tandis que je trébuche aux obstacles sournois. J’avance sans raison dans ce tunnel sans fin Sans espoir d’entrevoir devant moi la lumière.
Pas après pas, toujours j’avance dans le temps Et me rapproche au mieux, plus près de ton absence.
Les souvenirs vivaces sont ma sourde lueur.
C’était des jours soleil où tu me souriais C’était des heures claires qui nous éclaboussaient. Les éblouissements d’un bonheur indicible.
Ces mêmes souvenirs me sont une torture Qui me brule le coeur au profond de ma nuit.
J’avance sans raison dans ce tunnel sans fin. J’avance malgré moi car poussé par le temps. Chaque pas que ce flot impérieux m’impose M’enfonce plus profond au coeur de ton absence.
Et pourtant je t’attends. Au delà de l’espoir Je t’attends .