Notre amour s’est usé Dans la grisaille du temps. Poussé par les rafales, Il n’a pu résister Sans la moindre lumière Au centre de ta nuit.
Brisé de tous côtés Par la violence des mots, Les douleurs incessantes De ce mal qui te ronge, Et puis qui m’éclabousse, Me brûle et m’assassine,
Il n’en reste plus rien Qu’une infime poussière, Nichée au creux du ventre… Impalpable, invisible, Déjà presque indolore, Elle se meurt doucement.
Aveuglé de souffrance, Tu n’as pas vu ma main Qui se tendait vers toi, Hors des sables mouvants Où ton poison t’entraîne Indubitablement.
Moi qui t’aimais si fort, Je fus ton ennemie, Celle qui veut t’arracher Aux bras de ton amante, Ces bras qui t’ensorcèlent, Te lient plus qu’une femme.
Je me suis évadée, J’ai rampé jusqu’au bout De ce tunnel immonde. Une petite étincelle M’a fait lever les yeux, Et j’ai pris mon envol.
Le calme est revenu Au fin fond de mon cœur. J’ai oublié le temps Où je hurlais de peur. Notre amour s’est usé, Un autre amour est né…
Il a pansé mes plaies, Comme un tapis de fleurs Sur lequel je m’étends. Mille nuits de douceur, Mille jours de bonheur, Jusqu’à l’Eternité…