Plutôt un vers boiteux que le sens obscurci. Plutôt des rimes pauvres que des malentendus. Que la forme cède au fond voilà mon seul souci Si le fond à la forme se doit d’être perdu.
Point de rimes absconces et point de vers abstrus ! Je ne suis pas Pythie et point ne vaticine : Du fond de mes pensées je veux chasser l’intrus Et faire des poèmes comme on prend médecine.
Si le rire et les larmes sont l’humanité même, Je veux sculpter mes larmes et mes sourires aussi, Graver dans le sable qui coule mes pensées mêmes Mais bien te faire comprendre mes alarmes, mes soucis.
Appuyé sur ce que nous partageons ici Je veux donner une voix aux tourments de mon âme. Pour moi, loin des précieux, une image réussie Est celle qui dit bien cela dont je me pâme.
Les champs, les villes, les rues, les arbres que nous vîmes, Ce sont des artifices pour faire saisir le trouble, L’expansion douce du moi à quelque instant sublime, La noirceur du souffrir, l’inquiétude du double.
Ma palette est de mots et ma vie est de maux De joies entremêlés et la fin de la rime Ce n’est pas que le beau, c’est, comme un sombre écho, Un rappel assourdi qu’on marche près de l’abîme.
Les mots de la tribu je me les approprie Pour parler de moi-même et de ce que je pense. Sur ce socle commun, je dois prendre un appui Pour dire l’intimité de l’humaine souffrance.
2005-06-22T01:14:09 — 2005-06-24T12:27:54 Mons en Barœul