L’espoir, sourire enjôleur, yeux cruels, Me souffle à l’oreille ses obscènes prommesses : « Il n’est pas mort, ton père. Un jour il reviendra. « Il est parti ailleurs, ne gît pas sous la terre « Ce cercueil était vide… Ne pleure pas, il vit. « Un jour tu le croiseras au détour d’une rue. « Attend ! »
L’espoir, enfant gai aux chants caressants, Me fait voir un sourire, un regard, un appel. Et si tout était vrai : qu’elle m’aime, que je l’aime L’avenir tout à coup aurait si bel éclat Que la noirceur de l’âme si dissoudrait déjà.
L’espoir, histrion bariolé au sourire pervers, De sa voix rauque murmure et blesse mon oreille : « Ce qui est mort peut renaître… Rien n’est fini jamais. « Elle ne t’as pas quitté, l’amour n’est pas fini « Tu peux encore, à toi, la faire revenir… « Prends patience… Prends patience… La vie coule… »
L’espoir, enfant triste au sourire contraint, Me laisse croire à l’amour renaissant et soudain. Mais qu’adviendra-t-il d’elle ?