Je ne l’attendrais plus, elle qui me fit défaut. J’irai la chercher moi-même, le jour venu. J’irai réclamer le pardon de son ultime faux J’irai bientôt vers elle, au désespoir tenu.
Elle ne m’a pas voulu quand j’étais préparé. Je ne la veux pas prendre au détour d’un chemin Et j’irai la trouver au jour sans lendemain À jamais retrouvé, pour toujours égaré.
Rien dans cette vie n’est mien, j’ai perdu la vie même En perdant celle à qui je n’ai pu dire « je t’aime ». Rien de ce que j’ai fait n’est victoire ou honneur Et ce que j’ai perdu est plus que le bonheur.
La mort viendra vers moi lorsque j’irai vers elle ! J’irai bientôt là-bas, au néant, au tombeau. Je fus jeté au monde, enfant encore trop frêle, Qui avait vu s’ouvrir la porte du caveau.
Je m’étais cru fort… et ma force c’était elle ; J’ai cru avoir une place… et ma place c’était elle ; J’ai cru que j’espérais… mon espoir c’était elle ; J’ai cru que je croyais… je ne croyais qu’en elle ; Son nom désormais m’est interdit et l’espoir, et la vie. … Je vivais de nouveau, elle me quitte La vie ne m’aura fait qu’un pied de nez et vite M’aura laissé seul, écœuré et pleurant. Je ne pourrai longtemps supporter cette douleur Je n’aurai pas la force, même mes enfants, même leur Présence à mes côtés, leur existence même, Ne sauront retarder mes noces définitives Avec la faucheuse, la seule qui m’attende, Et que j’irai trouver au jour trop vide et creux.