J’écris contre le vent et j’écris sur le sable Qui tombe murmurant au dernier sablier. J’écris sans être lu d’une encre mal-aimable Sur les pages électriques d’un éphémère cahier.
J’écris sur les murailles qui déjà se lézardent D’une ville bientôt prise qui s’étouffe de nuit. J’écris d’une craie faible dont les traits se hasardent À périr sous le vent, le soleil et la pluie.
Les barbares sont déjà aux marches des palais Et hurlent, saoûls de carnages, leurs âmes dévorées, À la face blafarde des femmes éplorées.
Leurs avions pulvérisent jusqu’au moindre galet. Leurs bourreaux sont ivres des pleurs des enfants. Et je jette mes vers aux flots indifférents.