Un jour encore finit que je n’ai plus à vivre ; Un jour encore rayé au mur de ma prison ; Un jour passé enfin et loin de ma maison ; Un jour de moins à faire avant qu’on me délivre.
Le vide croît, en moi, comme une vessie malsaine Qui pousse mes entrailles en des noeuds douloureux. J’ai perdu le pivot et le sens et ma peine Qui faisaient dans ma vie quelques moments heureux.
Moi, comme le marcheur, aux longues heures du soir, Je n’aspire qu’au repos et à poser le sac. Mais l’étape n’est encore qu’un trop lointain espoir.
Le néant m’est promis mais comme il tarde encore ! Je veux m’abandonner déjà dans le ressac Et délaisser, ce jour, ce qui dure : ce corps.