La musique est sur eux comme un drap, recouvrant Le désir bleu de lune ; la nuit va, s’insinue Dans le rythme des corps, découvrant l’inconnu Du chant nouveau des âmes, ensemble se joignant.
La lumière de la rue laisse planer son ombre Sur les cœurs assombris de ces nouveaux amants Dont les prières émeuvent les étoiles passant, Qui pleurent la clarté de leurs vies en décombre.
Le festin de leur corps a été entamé : Le sable dans le lit saupoudrant leurs baisers, Donne un goût plus amer à leur tendre banquet ; De libations coupables, ils restent affamés.
Ils respirent à deux l’odeur de leur péché Douce senteur-désir s’emmêlant aux cheveux. Inspirant bouche à bouche, naufragés langoureux Inhalent en flottant les parfums exhalés.
Les caresses aimantes de l’amante à l’amant Effleurent aussi le cœur de Vénus et des anges. Touchés par leurs douceurs enlacées de louanges, Ils pardonnent et bénissent leur amour commençant.
Les amants embrassés revenant du voyage, Sentent l’assentiment complice du divin. Dans l’air s’hume le son du tendre et clair matin Où âmes et corps reposent dans ce cher paysage.