La nuit connaît mon déchirant soupir. Ses petits bruits sont réponse à mes plaintes. Quand dans mon coin, je m'en vais m'accroupir, Le vent du sud fait la forêt glapir. La lune voit de mes maux les empreintes.
Ses petits bruits sont réponse à mes plaintes Que je traduis en mots pétris de fiel: Fruits d'une vie augmentant ses contraintes Pour occulter sous ses lugubres teintes Mes vieux élans n'ayant point vu de ciel.
Quand dans mon coin, je m'en vais m'accroupir Pour mettre en vers l'intenable souffrance, Ma muse accourt la douleur assoupir. Dans mes travers, je la sens déguerpir Laissant le coeur à sa vétuste errance.
Le vent du sud fait la forêt glapir. Le sablier compte sans fin ses graines, Témoin voyant l'esprit se décrépir... Le faix des ans, qui fait l'âme croupir, La pousse vers les niches souterraines.
La lune voit de mes maux les empreintes Tel un vieux mur que l'on vient de crépir, Mon corps, malgré ses forces tant restreintes, Geint mais combat ses brûlures, sans craintes. La nuit connaît mon déchirant soupir.