Reine des cieux de la sainte lyre, Puis-je en cafardeux rimeur te lire Des vers sans nul attrait Jaillis de mon âme ténébreuse Lors d'une profonde nuit pleureuse Où l'esprit fut discret ?
Si par clémence, un soir, tu m'accordes Cette faveur, je vaincrai les hordes De maux qui, sans arrêt, Calcinent mes mots dans leur fournaise ; Je reviendrais au mont de l'ascèse Où l'esprit fut discret.
Oui, là-bas, sur la plus haute crête, Je saurais faire la reconquête De ce temple secret Où mon chant titillait les bocages, Où ma gaieté charmait les parages Où l'esprit fut discret.
Reine, ne prive pas de ta grâce Ton serviteur dont le cœur trépasse Mais reste toujours prêt A prendre le vol vers tes lumières ; Vers tes vastités hospitalières Où l'esprit fut discret !