Sur le versant où se taisent les tombes, Un gai palmier dresse au ciel son front vert. Le soir, quand y roucoulent les palombes, C'est un éden, aux aèdes, ouvert.
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Quand vient la nuit, m'envahit un vent frais Porteur de mots roulant comme des trombes Vers mon taudis, planté loin des marais, Sur le versant où se taisent les tombes.
Eclairé par la lune, un beau nuage Vient me servir de compagnon disert Vers cette île où, surplombant tout feuillage, Un gai palmier dresse au ciel son front vert.
De loin, j'entends des chants de paix, d'amour... Je cours, fuyant des maux les hécatombes, Vers ce point clair où vit le troubadour, Le soir, quand y roucoulent les palombes.
-« Je viens offrir tout un bouquet de rimes, Dis-je, au fils radieux du grand désert.» -« Va, répond un rêveur, va vers les cimes: C'est un éden, aux aèdes, ouvert.»