Sous un ciel bas, le vent glacé fait rage. La nue en pleurs gorge le patelin De flots boueux venus du mont salin, Faisant du bourg un affreux marécage.
Des murs, plantés dans le sombre bocage Défeuillé, monte un relent de moulin Suffoquant la vie en ce mois vilain. Sous un ciel bas, le vent glacé fait rage.
Tôt, le soleil arrive à son déclin Laissant la nuit parfaire son givrage Pendant que, poursuivant son arrosage, La nue en pleurs gorge le patelin.
Il vente ; il pleut encor ! L'air alcalin Court librement dans les coins du village Réduit en mer gluante et sans rivage De flots boueux venus du mont salin.
Pour comble de malheur, plus d'éclairage ! On vit alors, jusqu'à la Saint-glinglin, Dans le noir qui dégueule son trop-plein Faisant du bourg un affreux marécage.
Que peut dire un rimeur, seul dans sa cage, Emmitouflé dans son burnous en lin, Qui doit noircir de plaintes son vélin ? Comment avoir du bon cœur à l'ouvrage Sous un ciel bas ?