Pour amenuiser le feu de la douleur, faut-il en parler ? Mais de quelle souffrance doit –on se plaindre ? Les peines et les maux dont on doit se désoler, Sont-ils les préludes des jugements à craindre ?
Et de quel délit majeur le sort nous accuse ? De croire avec la plus impie des croyances Au bonheur illusoire, aux idées confuses Aux rêves utopiques égarés depuis l’enfance.
Lancer un défi en s’inclinant devant le défié Est-ce une lâcheté ou un usage de ruse Pour obtenir , ayant enfin l’honneur atrophié Ce que Dieu prohibe et ce que la conscience refuse ?
Il n’y a plus de peuple, il y a des personnes. L’union est la matière première de la discorde. Chaque union est comme le nid qu’abandonne L’hirondelle dès que le vent d’hier l’aborde.
La guerre est à l’homme ce que le rire est à la joie L’un est une illusion, l’autre est un détail. Toute dispute est une guerre, tout avis est une loi Décidément , la paix comme l’amour, est une faille.
Rien n’est vrai , tout est permis mais non acquis La vérité est un mensonge pris de justesse Ajusté à tort par le faux comme le fou qui Persévérant dans sa folie, retrouve la sagesse.
Tout le monde a déserté , il n’y a plus que des spectres Dans l’irréel, à quoi on cède ? à quoi on résiste ? Aux émotions chimériques. Comment les reconnaître ? Illusion ! même le désert n’est plus si on existe !