Soudain l’onde murmure Et s’ouvre La vague énorme et blanche S’envole lourdement Et le souffle de vie Jaillit Du fonds des temps Et du fond de l’abîme Elle monte Son ombre immense Explose A la lumière du jour Bleue est son âme Bleu est son souffle Bleue est la mer Sa mère Bleu est son corps Si nu Puis l’eau verte frissonne Et le timide enfant Paraît L’œil luisant de joie A l’ombre du titan Dans l’arc-en-ciel De leurs souffles mêlés Montent leurs voix Elles chantent La pluie d’orage Sur la mer déchaînée La chaleur du soleil La fraîcheur de l’onde Elles chantent Et leur joie lentement s’élève Et s’évapore Quand le silence explose Et les déchire Bleu est l’acier Rouge est le sang Noire est la mort Si noire Elle sonde Et doucement se coule Dans le silence lourd Du vert linceul Elle pleure Et de son œil humide Qui déjà s’obscurcit Regarde sans comprendre Le navire assassin Et l’enfant Orphelin.