Fillis, auprès de cet ormeau Où paissait son petit troupeau, Étant toute triste et pensive, De son doigt écrivait un jour Sur le sablon de cette rive : Alcidon est mon seul amour.
Je ne devais pas m'assurer De voir sa promesse durer Parce qu'en chose plus légère Ni plus ressemblante à sa foi, L'ingrate et parjure bergère Ne pouvait se promettre à moi.
Un petit vent qui s'élevait En même instant qu'elle écrivait Cette preuve si peu durable Effaça sans plus de longueur Sa promesse dessus le sable Et son amour dedans mon coeur.