Des fleurs fines et mousseuses comme l'écume Poussaient au bord de nos chemins Le vent tombait et l'air semblait frôler tes mains Et tes cheveux avec des plumes.
L'ombre était bienveillante à nos pas réunis En leur marche, sous le feuillage ; Une chanson d'enfant nous venait d'un village Et remplissait tout l'infini.
Nos étangs s'étalaient dans leur splendeur d'automne Sous la garde des longs roseaux Et le beau front des bois reflétait dans les eaux Sa haute et flexible couronne.
Et tous les deux, sachant que nos coeurs formulaient Ensemble une même pensée, Nous songions que c'était notre vie apaisée Que ce beau soir nous dévoilait.
Une suprême fois, tu vis le ciel en fête Se parer et nous dire adieu ; Et longtemps et longtemps tu lui donnas tes yeux Pleins jusqu'aux bords de tendresses muettes.