Je suis sorti des bosquets du sommeil, Morose un peu de t'avoir délaissée Sous leurs branches et leurs ombres tressées, Loin du joyeux et matinal soleil.
Déjà luisent les phlox et les roses trémières ; Et je m'en vais par le jardin, songeant A des vers clairs de cristal et d'argent Qui tinteraient, dans la lumière.
Puis tout à coup, je m'en reviens vers toi, Avec tant de ferveur et tant d'émoi Qu'il me semble que ma pensée De loin, subitement, a déjà traversé, Pour provoquer ta joie et ton réveil, Toute l'ombre feuillue et lourde du sommeil.
Et quand je te rejoins dans notre maison tiède Que l'ombre et le silence encore possèdent, Mes baisers francs, mes baisers clairs, Sonnent, comme une aubade, aux vallons de ta chair.