En un creux de terrain aussi profond qu'un antre, Les étangs s'étalaient dans leur sommeil moiré, Et servaient d'abreuvoir au bétail bigarré, Qui s'y baignait, le corps dans l'eau jusqu'à mi-ventre.
Les troupeaux descendaient, par des chemins penchants : Vaches à pas très lents, chevaux menés à l'amble, Et les boeufs noirs et roux qui souvent, tous ensemble, Beuglaient, le cou tendu, vers les soleils couchants.
Tout s'anéantissait dans la mort coutumière, Dans la chute du jour: couleurs, parfums, lumière, Explosions de sève et splendeurs d'horizons ;
Des brouillards s'étendaient en linceuls aux moissons, Des routes s'enfonçaient dans le soir - infinies, Et les grands boeufs semblaient râler ces agonies.