Les jours de fraîche et tranquillé santé, Lorsque la vie est belle ainsi qu'une conquête, Le bon travail prend place à mes côtés, Comme un ami qu'on fête.
Il vient des pays doux et rayonnants, Avec des mots plus clairs que les rosées, Pour y sentir, en les illuminant, Nos sentiments et nos pensées.
Il saisit l'être en un tourbillon fou ; Il érige l'esprit, sur de géants pilastres ; Il lui verse le feu qui fait vivre les astres ; Il apporte le don d'être Dieu tout à coup.
Et les transports fiévreux et les affres profondes, Tout sert à sa tragique volonté De rajeunir le sang de la beauté, Dans les veines du monde.
Je suis à sa merci, comme une ardente proie.
Aussi, quand je reviens, bien que lassé et lourd, Vers le repos de ton amour, Avec les feux de mon idée ample et suprême, Me semble-t-il - oh ! qu'un instant - Que je t'apporte, en mon coeur haletant, Le battement de coeur de l'univers lui-même.