Noires syrinx d'ombre et de tôle, Les inégales cheminées, Sur les villes échelonnées, Au long des mers jusques au pôle, Grondent aux bises déchaînées, Durant l'automne.
Assis en rond autour du feu, Les hommes las et miséreux Souffrent et geignent. Le désespoir et l'ennui règnent ; On s'examine et l'on attend. Nul ne répond aux mots stridents Que promulguent les cheminées Vers les révoltes acharnées, De ville en ville, au loin, sur les routes du vent.
Seuls, peut-être, seuls les poètes Pourraient répondre à la tempête Et diriger vers des horizons clairs, l'essaim Des paroles et les traduire. Mais ils s'en vont par tels chemins Loin des foyers humains, Vers la conquête d'un Empire Dont ils seraient les maîtres - seuls.
Et l'espace pareil à un linceul Ne recueille que plainte et que douleur mort-nées Et la clameur des cheminées, Noires syrinx d'ombre et de tôle, Depuis les mers jusques au pôle, N'est qu'un chaos d'inutiles paroles.