Oh ! tes si douces mains et leur lente caresse Se nouant à mon cou et glissant sur mon torse Quand je te dis, au soir tombant, combien ma force S'alourdit, jour à jour, du plomb de ma faiblesse !
Tu ne veux pas que je devienne ombre et ruine Comme ceux qui s'en vont du côté des ténèbres, Fût-ce avec un laurier entre leurs mains funèbres Et la gloire endormie en leur creuse poitrine.
Oh ! que la loi du temps m'est par toi adoucie, Et que m'est généreux et consolant ton songe. Pour la première fois tu berces d'un mensonge Mon coeur qui t'en excuse et qui t'en remercie ;
Mais qui sait bien pourtant que toute ardeur est vaine Contre tout ce qui est et tout ce qui doit être, Et qu'un profond bonheur se rencontre peut-être A finir en tes yeux ma belle vie humaine.