Tu arbores parfois cette grâce bénigne Du matinal jardin tranquille et sinueux Qui déroule, là-bas, parmi les lointains bleus, Ses doux chemins courbés en cols de cygne.
Et, d'autres fois, tu m'es le frisson clair Du vent rapide et exaltant Qui passe, avec ses doigts d'éclair, Dans les crins d'eau de l'étang blanc.
Au bon toucher de tes deux mains Je sens comme des feuilles Me doucement frôler ; Que midi brûle le jardin, Les ombres, aussitôt, recueillent Les paroles chères dont ton être a tremblé.
Chaque moment me semble, grâce à toi, Passer ainsi, divinement en moi ; Aussi, quand l'heure vient de la nuit blême, Où tu te cèles en toi-même En refermant les yeux, Sens-tu mon doux regard dévotieux, Plus humble et long qu'une prière, Remercier le tien sous tes closes paupières