Nulle pourpre aujourd'hui dans le gris vespéral ; Le jour meurt simplement comme une âme lassée, Et voici que du ciel uniforme et claustral Une paix de couvent tombe sur ma pensée.
J'accepte le conseil religieux du soir Qui m'édifie un pacifique monastère, Et mon rêve, oublieux et calme, ira s'asseoir Au jardin monacal plein de chaste mystère.
Je quitterai le lourd manteau du vain orgueil : Trop d'autres ont usé l'or de son insolence. Et je dépouillerai la vanité du deuil : Tant d'ennuis ont crié que je veux le silence.
Comme un captif hanté par l'espoir suborneur, Je ne monterai plus sur la Tour idéale Épier le galop mensonger du Bonheur Qui vient dans un brouillard de clarté liliale ;
Mais mon Esprit, absous de ses désirs altiers, Sera pareil aux doux moines mélancoliques Errants dans les jardins graves des bons moûtiers Et vieillissant parmi les roses symboliques.