Puisque tu veux dompter les siècles tout-perdants Par le rare portrait de ses grâces divines, Frise de chrysoliths ses tempes ivoirines, Fais de corail sa lèvre, et de perle ses dents ;
Fais ses yeux de cristal, y plaçant au dedans Un cercle de saphirs et d'émeraudes fines, Puis musse dans ces ronds les embûches mutines De mille Amours taillés sur deux rubis ardents ;
Fais d'albâtre son sein, sa joue de cinabre, Son sourcil de jayet, et tout son corps de marbre, Son haleine de musc, ses paroles d'aimant ;
Et si tu veux encor que le dedans égale Au naïf du dehors, fais-lui un corps d'opale, Et que pour mon regard il soit de diamant.