Qu'inférez-vous, menteurs, par vos beaux arguments
Qu'inférez-vous, menteurs, par vos beaux arguments, Que toutes choses sont un seul être immobile ? Vous n'avez fondement qui ne soit trop débile, La nature le montre avec ses mouvements.
Et puisque le chaos reçoit les ornements Qui donnent l'être heureux à sa masse infertile, Ornements différents, quelle règle subtile Peut établir le fond de vos enseignements ?
Mais dites-moi pourquoi ores feu, ores glace, J'éprouve ores la paix et ores la menace, Si tout est immobil comme ma loyauté ?
Et si l'être n'est qu'un, que ne suis-je en ma belle, Et ma rebelle en moi, en essence éternelle, Toute unique en amour, toute unique en beauté ?