Je cherche les endroits où ta robe est allée, Où flotte un souvenir de ta jupe envolée, Où je retrouve encor dans l’air je ne sais quoi Qui me fait palpiter le coeur, et qui fut toi.
Là, les yeux au plafond, pendant que mon cigare Exhale un lent nuage azuré qui s’égare Comme dans un brouillard matinal, je revois Ton sourire, ton beau sourire d’autrefois.
Le passé me remonte à l’âme... et comme un pâtre Qui rêve solitaire au fond du soir bleuâtre Je regarde immobile en mon recueillement, Je regarde là-bas sur mon coeur doucement, Plus suave, on dirait, dans les ombres accrues, Tourner le choeur léger des choses disparues.
Ton souvenir est comme un coffret de reliques Où dorment des joyaux d’amour mélancoliques Et que j’ouvre à genoux pour voir comme un trésor Tout mon passé dans l’ombre étinceler encor !
Comme un écho profond l’amour en moi persiste. Le reproche est bavard ; la rancune égoïste. Je ne te dirai rien, sinon que je suis triste...
Telle une fleur qu’on coupe et qui douce à souffrir Ne sait rien qu’exhaler ses parfums et mourir.