Ses longs cheveux d’aurore ogivant son front lisse, La Dame du Printemps, en un songe éternel, Au bord du lac où sonnent les cors d’Avenel Mire les fleurs de sa robe de haute lisse.
Parmi l’Avril épars, et les tièdes délices, Limpide, elle sourit à l’azur fraternel. Ses yeux ont la couleur du lac originel, Et son corps se balance au rythme des calices.
L’étendard bleu frissonne au vent sur les tourelles : Or le doux mal qui chante au coeur des tourterelles En son coeur berce un rêve ineffable à saisir.
C’est la langueur d’aimer qui brame sur la berge, Et de ses longues mains, elle flatte, la Vierge, À ses pieds allongé son tigre, le Désir.