La nuit est bleue et chaude, et le calme infini... Roulé dans son manteau, le front sur une pierre, Joseph dort, le coeur pur, ayant fait sa prière ; Et l’âne à ses côtés est comme un humble ami.
Entre les pieds du sphinx appuyée à demi, La vierge, pâle et douce, a fermé la paupière ; Et, dans l’ombre, une étrange et suave lumière Sort du petit Jésus dans ses bras endormi.
Autour d’eux le désert s’ouvre mystérieux ; Et tout est si tranquille à cette heure, en ces lieux, Qu’on entendrait l’enfant respirer sous ses voiles.
Nul souffle... La fumée immobile du feu Monte ainsi qu’un long fil se perdre dans l’air bleu... Et le sphinx éternel atteste les étoiles.