Le vélin écrit rit et grimace, livide. Les signes sont dansants et fous. Les uns, flambeaux, Pétillent radieux dans une page vide. D'autres en rangs pressés, acrobates corbeaux,
Dans la neige épandue ouvrent leur bec avide. Le livre est un grand arbre émergé des tombeaux. Et ses feuilles, ainsi que d'un sac qui se vide, Volent au vent vorace et partent par lambeaux.
Et son tronc est humain comme la mandragore ; Ses fruits vivants sont les fèves de Pythagore ; Des feuillets verdoyants lui poussent en avril.
Et les prédictions d'or qu'il emmagasine, Seul le nécromant peut les lire sans péril, La nuit, à la lueur des torches de résine.