En mon avril la Parque m'a vaincu, Mais bien-heureux d'avoir si peu vescu : Et que voit-on que fumée en ce monde, Un vent, un songe, une onde qui suit l'onde ? Tous les humains sont feuilles du printemps, Soudain fanis comme l'herbe des champs : Tout passe et coule : Atropos ne pardonne Non plus aux roys qu'à la basse personne.
Donc au trespas que je ne sois pleuré : Pour autre fin je n'avois respiré. Ce seul confort me reste sous la tombe Qu'il faut un jour que le plus brave tombe Dans le bateau qui conduit aux enfers, Et qu'en la fosse il nourrisse des vers, Puisque la loy de l'égale Nature Nous a bastis sujets à pourriture.