Qui peut vous oublier, blondes filles du Nord, Au teint pâle, aux yeux bleus, si pures et si belles Qu'il nous semble toujours qu'aux voûtes éternelles Comme des séraphins, vous allez prendre essor !
De vos yeux abrités sous vos longs cheveux d'or, Parfois, à votre insu, sortent des étincelles. C'est que le feu caché qui couve en vos prunelles N'a dans aucun climat fait battre un coeur plus fort.
Pendant les courtes nuits de juin, ô jeunes filles ! Quand vous veniez, le front caché dans vos mantilles, Fouler d'un pied léger les prés de Djurgarden,
Je croyais voir au ciel scintiller plus d'étoiles ; L'air était embaumé, la nuit était sans voiles, Et mon rêve enchanté durait jusqu'au matin.