Jusqu'au ciel d'azur gris le pré léger s'élève Comme une route fraîche inconnue aux vivants ; La mouillure de l'herbe et de la jeune sève
Répand dans l'air rêveur son haleine d'argent. Sur les bords de ce pré le bouleau se balance Avec le merisier profond dans ses rameaux Où des moineaux dorés sautillent en silence Comme aux pures saisons d'un univers nouveau.
Je te pénètre, ô pré que longent des collines Où la fougère étend son feuillage en réseau. Et j'écoute parler la voix molle et divine De la calme nature au milieu des oiseaux.