Choisis-moi, dans les joncs tressés de ta corbeille, Une poire d'automne ayant un goût d'abeille, Et dont le flanc doré, creusé jusqu'à moitié, Offre une voûte blanche et d'un grain régulier. Choisis-moi le raisin qu'une poussière voile Et qui semble un insecte enroulé dans sa toile. Garde-toi d'oublier le cassis desséché, La pêche qui balance un velours ébréché Et cette prune bleue allongeant sous l'ombrage Son oeil d'âne troublé par la brume de l'âge. Jette, si tu m'en crois, ces ramures de buis Et ces feuilles de chou, mais laisse sur tes fruits S'entre-croiser la mauve et les pieds d'alouette Qu'un liseron retient dans son fil de clochettes.