J'ai rêvé l'archipel parfumé, montagneux, Perdu dans une mer inconnue et profonde Où le naufrage nous a jetés tous les deux Oubliés loin des lois qui régissent le monde.
Sur le sable étendue en l'or de tes cheveux, Des cheveux qui te font comme une tombe blonde, Je te ranime au son nouveau de mes aveux Que ne répéteront ni la plage ni l'onde.
C'est un rêve. Ton âme est un oiseau qui fuit Vers les horizons clairs de rubis, d'émeraudes, Et mon âme abattue est un oiseau de nuit.
Pour te soumettre, proie exquise, à mon ennui Et pour te dompter, blanche, en mes étreintes chaudes, Tous les pays sont trop habités aujourd'hui.