Roulez, élégantes calèches !... En avant, coursiers, en avant !... Ceintures légères et fraîches, Flottez au vent !
Du jour qui meurt la lumière abaissée Joue entre les rameaux, Dore les troncs, et serpente, brisée, Sur l'herbe, en longs réseaux...
Silence ! amants, silence !... Le vent du soir balance Le chèvrefeuille en fleur : Le bois est déjà sombre... Ne confiez qu'à l'ombre Vos soupirs de bonheur !
- Voyez-vous par ici des corolles fermées, Qui d'un nouveau soleil attendent les rayons ?... Prenons à l'ébénier ses grappes embaumées, À l'aubépine ses boutons...
Oh ! la belle amazone ! Son jeune front rayonne D'orgueil et de plaisir : Son cheval d'Angleterre Brûle du pied la terre... Quel bonheur de courir !...
La poussière s'élève... Ici l'air frais caresse, Flatte, ravive tous les sens ; C'est comme un doux parfum de vie et de jeunesse, Comme une haleine de printemps ! [...]
" Roulez, élégantes calèches !... En avant, coursiers, en avant !... Ceintures légères et fraîches, Flottez au vent !...