Ton coeur est fatigué des voyages ? Tu cherches Pour asile un toit bas et de chaume couvert, Un verger frais baigné d'un crépuscule vert Où du linge gonflé de vent pende à des perches ?
Alors ne va pas plus avant : Voici l'enclos. Cette porte d'osier qui repousse des feuilles, Ouvre-la, s'il est vrai, poète, que tu veuilles Connaître après l'amer chemin, le doux repos.
Arrête-toi devant l'étable obscure. Ecoute. L'agneau bêle, le boeuf mugit et l'âne brait. Approche du cellier humide où, bruit secret, Le laitage à travers les éclisses s'égoutte.
C'est le soir. La maison rêve ; regarde-la, Vois le feu qu'on y fait à l'heure accoutumée Se trahir dans l'azur par une humble fumée. Mais tu cherchais la paix de l'âme ? Entre : Elle est là.