Viens avec moi, là bas dans la prairie, Toi dont le coeur est pur ; Viens avec moi chercher la rêverie Sous ce beau ciel d'azur. Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même, O ! je t'aime, je t'aime.
La paquerette à l'aurore vermeille A fait sécher ses pleurs. Viens avec moi pour orner ta corbeille Des plus tendres couleurs. Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même, O ! je t'aime, je t'aime.
Sous cet ormeau le rossignol qui chante Voudrait nous retenir, Quels doux accents, il parle à son amante, Ah ! c'est pour l'attendrir. Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même, O ! je t'aime, je t'aime.
Ainsi que lui, que ma lèvre brûlante T'exprime mes amours. Je touche aux plis de ta robe flottante Et te dirai toujours : Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même, O ! je t'aime, je t'aime.
Un doux baiser sur ta lèvre si rose ? Ne montre point d'aigreur. S'aimer, le dire... est une sainte chose Qui ne porte point malheur. Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même, O ! je t'aime, je t'aime.