Jubilé en Canada
Hélas ! que l'impie,
Au milieu des plaisirs d'un factice bonheur
Que lui prodigue, un jour, une vaine splendeur
Craint les maux de la vie.
Le calice qu'il boit enivre sa raison
De criminelles espérances...
Mais, saisi de frayeur auprès des jouissances
Qu'éveille son ambition,
Il s'arrête, un instant, au bord du précipice ;
Et malgré le triomphe où luit sa passion
Il voudrait échapper aux angoisses du vice...
Consolante charité,
Si le monde pervers pousse à l'iniquité,
Que se méconnaissant lui-même
L'homme irréligieux
D'un sophisme cruel mérite l'anathème,
Dépose dans son coeur ton baume précieux.
Ouvrez-vous à la foi, temple sur nos rivages;
Sonores carillons annoncez les hommages,
Auprès de la Divinité
D'un peuple plein de loyauté.
O ! quel brillant aspect, on voit l'or et la myrrhe,
Des cierges allumés, des vases de Porphyre
Contenant parfums les plus doux.
Les autels sont couverts de soie et de guirlandes.
Les prêtres ont béni les nombreuses offrandes
Du peuple repentant.
Quel saint recueillement !
Je te salue, O ! Vierge, unique sur la terre.
La gloire, la sagesse habitent dans ton sein,
Que le Dieu de Sion remplisse la carrière.
Que béni soit ton nom, entre toutes les femmes.
Le fruit que tu conçois porte un signe divin
O ! Jésus-Christ naîtra pour le salut des âmes.
Mère du Créateur donne nous la tendresse
Pour qu'un vrai repentir sauve le genre humain,
Et chante à notre mort un hymne d'allégresse.
Auguste vérité, si pure en tes attraits
Que brillante est la chair, où ta voix Angélique
Enseigne à tous la paix.
Quand tu dictes au coeur la céleste musique,
En sons mélodieux, répète tes bienfaits.
Au-dessus de nos têtes
Flotte ton pavillon, arboré dans les cieux,
O ! Son éclat est radieux;
Confondant les faux dieux
Il prouve ses conquêtes.
L'emportant sur ton courroux
O ! Seigneur, que ta clémence,
Accepte l'obéissance
De tes enfants à genoux.
Que ton sang précieux fléchisse ta colère,
Ton essence nourrit les germes de la foi
Comprends notre misère,
Nous adorons ta loi.