Oui, cher Zénon, oui, ma lyre est bizarre, Je le sais trop ; d'un étrange compas Elle est taillée, et ne s'arrondit pas D'un beau contour sous le bras du Pindare.
Le chant en sort à peine, et comme avare ; Nul groupe heureux n'y marierait ses pas : Mais écoutez, et dites-vous tout bas Quel son y gagne en sa douceur plus rare.
Demandez-vous si ce bois inégal, Ce fût boiteux qu'un coup d'oeil juge mal, N'est pas voulu par la corde secrète,
Dernière corde, et que nul avant moi N'avait servie et réduite à sa loi, Fibre arrachée au coeur seul du Poëte !