Cachée en ce beau lit de branches et de feuilles, Sur cet autel de mousse où j'ai versé des roses, De la myrrhe et du miel, Tendrement je te porte, et doucement te pose, Ô fille morte De l'éternel soleil !
Et voici que je t'ouvre encore, Comme autrefois la porte d'or, Éclatante et sonore, Et qu'à mon souffle tu renais, Fille des primitives forêts, Et que tu danses et t'enivres De revoir la lumière et de vivre.
Le vent dénoue ta chevelure De mille étincelles, et ta ceinture Immense de feu ; Tu as des ailes D'abeille blonde et d'oiseau bleu.
Que les airs embrasés gardent ta trace, Et ta présence parfumée ; Flamme, ne meurs pas tout entière Toi dont je baise la cendre ardente, Ame pure, âme claire, Divinité future.