Qu'il vient doucement sur la terre, De peur d'attrister ceux qui pleurent Qu'il vient simplement, mon Bonheur ! L'heure n'est pas venue encore, Déjà son infini sourire Est sur mes lèvres ; dans mon coeur, Déjà repose sa lumière.
Comme il vient à travers la plaine, Silencieux, dans le matin ; Il embaume l'air qui l'amène, Il foule les fleurs du jardin ; Il entre avec leur jeune haleine, Et tout le soleil en est plein.
Mon Bonheur chantant au milieu Des roses et des lys s'avance ; Mon âme le cherchait au lieu De se fleurir pour sa naissance, Puisque pour l'entendre je n'eus Qu'à l'écouter dans le silence, Pour le voir qu'à baisser les yeux.